Il est tard là.
Et pourtant ça fait si peu de temps.
Les routines, les gestes qui se répètent
Feindre la nouveauté et le minime alors que c’est toujours la même
Depuis dix jours
Et pour encore cinquante
Se dire qu’il y a pire
Et c’est vrai
Qu’il y a mort
Qu’il y a appartement
Qu’il y a enfant
Qu’il y a vieillesse
Et peur.
Les parkings de supermarchés comme dernier spectacle de la vie,
La pluie en modulation du monde, seule variable.
Le crissement de la neige qui s’affaisse sous nos routines déjà saturées
La gueule des autres
La voix des autres
Le corps des autres
Alors qu’en fait il ne s’est toujours agi que de nous
De nos décompositions et de nos prévenances
Arbitrages obsolètes,
Inoffensifs face à l’absurde