aujourd’hui, je me tais
aujourd’hui, je ne sais ?
je ne sais rien !
Pourtant, j’entends les mots fendre le silence
aujourd’hui, je m’évade
en déshabillant mes angoisses
pour geindre avec le vent
en apprivoisant les pierres
chaque véhicule qui passe
atteste par sa rareté
un monde à l’arrêt
loin de mes ami-e-s
pris dans une toile d’araignée
nous palpons l’irrationnel
inondant nos émotions
loin de tout
proche du vide
nous survolons aux pas de courses
les articles rassurants
et les chimères de l’enfer
nous traversons les écumes confinées
de nos rapports sociaux
puisant des ressources réconfortantes
dans des gestes anodins
aujourd’hui, la violence du printemps m’affecte
violente beauté
violent désir de gravir cette falaise inaccessible, invisible
violence de l’éclat du jour
dans la clarté de nos larmes
anxiété, tourments intérieurs
animé par les informations et des rumeurs
redondantes
le lézard sur la façade
m’en éloigne
la gravité pour lui n’a pas de secret…